Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/193

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les pantalons. Il prétend que sans M. Mazade il serait dominé par une mélancolie apathique, et qu’il a besoin de cet autre lui-même pour entretenir sa bonne humeur qui lui est moins naturelle que le sentiment contraire. Mazade, dit-il, est un fou aimable avec lequel il aime à avoir tort de temps en temps ; il se jette les yeux fermés dans l’espèce de tourbillon que forme sa bruyante gaieté ; il ajoute enfin que, rien qu’à le voir, il économise tous les jours une bouteille de vin de Champagne qui lui serait nécessaire pour émoustiller son tempérament rêveur. Il y a un peu de vrai dans ce qu’il dit là, et M. Mazade a un admirable talent pour mettre en train tous ceux qui l’écoutent. Il y a même dans son bonapartisme obstiné et exagéré un côté amusant ; il a toujours son mot : quand je serai général, dont Maurice fait une source intarissable de plaisanteries que M. Mazade prend en très bonne part. Tant d’ambition déçue aurait rendu un autre sombre ; M. Mazade en rit tout le premier.