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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/36

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nées qui suffisent pour nous faire oublier une injure ou une querelle. Or, justement ce même régiment de hussards, alors connu sous le nom de Berchigny, avait passé à Arles à l’époque de la révolution, et y avait eu une rixe avec l’opinion dominante d’alors. Le dernier à prendre aujourd’hui la cocarde blanche, il avait été aussi le dernier à la quitter en 1792, et nos Roquetiers pouvaient se dire qu’eux ou leurs pères avaient trop maltraité les hussards pour que ceux-ci n’en eussent pas conservé quelque ressentiment ; car s’il ne restait qu’un bien petit nombre des vétérans de Berchigny dans le 1er hussard, il en est des régiments comme des familles, où la tradition perpétue la rancune aussi bien que la reconnaissance.

Nos hussards donc, si la guerre éclatait entre eux et une ville où les vicissitudes des révolutions les ramenaient pour la seconde fois depuis trente ans, n’avaient d’alliés dans aucun parti. Mais à leur air taciturne, à leurs paroles brèves, il était aisé de s’apercevoir qu’ils n’en cherchaient pas, et lorsque après avoir pansé leurs chevaux ils se