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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/37

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répandirent dans Arles, les uns à travers les rues, les autres sur le port, ou sur la lice, par bandes de quatre ou deux à deux, ce fut sans aucune communication amicale avec les bourgeois, malgré le caractère facile et familier du soldat français, malgré la franchise hospitalière de l’Arlésien. Cette mutuelle défiance n’était pas de bon augure, et la moindre provocation de part ou d’autre pouvait amener une querelle sérieuse.

Grâce aux habitudes de la discipline, les hussards s’abstinrent de toute agression ; mais nos Arlésiens ne sont pas malheureusement un peuple très discipliné : d’ailleurs, le 28 mai 1814, la cocarde tricolore du régiment était, selon eux, un outrage au roi, et par suite à ses fidèles sujets des Bouches-du Rhône, qui devaient bientôt se proclamer plus royalistes que le roi lui-même. Aussi tous ceux qui s’abordaient ne tardèrent pas à se faire part de leurs réflexions sur le mauvais esprit de ces satellites du tyran, et à se dire qu’il était peu digne de la ville d’Arles de laisser ainsi promener dans ses rues le symbole de l’usurpation.