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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/107

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travers ni de la rivière ni du gouvernement ; qu’il ne s’épuise ni par trop de travail ni par trop de dissipation ; qu’il choisisse bien ses amis et encore mieux ses amies : dans soixante ans d’ici il me remerciera si je vis encore, ce qui n’est pas impossible, car il me semble toujours n’avoir que vingt ans, quoique je passe quatre-vingts.

— J’avoue, dit madame Babandy, que je vous ai entendu prêcher moins sagement la jeunesse.

— Ah ! madame, je parle de temps en temps sans réfléchir, en véritable étourdi, et quand je me trouve avec des fanfarons qui croient me faire reculer ; mais toutes les fois qu’une aussi jolie dame que vous me rappelle à la raison, je deviendrais un petit Caton pour lui plaire... En somme, mon jeune ami, de la modération en tout, c’est le moyen de vivre heureux et long-temps.

Le baron de la Roubine parlait peut-être là comme un vrai philosophe ; tel est le mauvais esprit de la romanesque jeunesse, que ce vieillard galant ne parut à Paul qu’un égoïste, et, quoiqu’il se crût obligé de sourire