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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/112

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ailes à la flamme des bougies. Je me suis trouvé moi-même déplacé et ridicule ; tout le monde était là à son aise, j’étais seul comme un étranger, un intrus. Je n’ai pu m’empêcher d’être humilié, puis jaloux de tous ceux qui étaient là comme chez eux.

» Cependant, il faut être juste envers ma tante : elle avait oublié d’abord tout le monde pour moi ; il a fallu qu’on vînt lui faire sentir qu’elle n’était pas une reine de salon pour faire des à parte de tendresse avec le fils de sa sœur. On n’avait pas tort peut-être, mais, dans l’injustice de ma mauvaise honte et de ma susceptibilité, j’en ai voulu au beau monsieur qui venait, comme un souffleur de comédie, rappeler l’actrice à son rôle. Il est vrai que ce beau monsieur s’appelle M. Théodose d’Armentières, ce cousin de mon oncle dont nous avons parlé quelquefois, et dont, malheureusement pour ma tante, le monde ne parle que trop,… jusque dans les voitures publiques. Pauvre tante ! oh non, elle ne peut savoir tout ce que la calomnie et la médisance en racontent. S’il était vrai du moins qu’un mariage secret