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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/113

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les unît…puisqu’enfin mon oncle n’est plus ! Mais pourquoi ce mystère, pourquoi ne pas avouer ce mariage, que je voudrais savoir vrai… quoique je sente que je ne pourrais jamais dire à ce M. d’Armentières ces mots : mon oncle, sans que mon âme ne se révolte tant je l’ai haï à la première vue, tant j’ai été blessé de le voir agir et parler chez la sœur de ma mère comme s’il y était le maître ? Tu comprendras maintenant, mère chérie, pourquoi je ne saurais dormir pour la première fois dans la maison de ma tante, avant d’avoir essayé d’épancher dans ton sein maternel le trop-plein de mon cœur.

» Te dirai-je, bonne mère, ce qui me rend si jaloux (c’est le mot) de ma tante ; c’est qu’à ce titre respectable de tante, quoique je n’ignorasse pas que la mienne est ta cadette de quinze années, je m’étais figuré que j’allais embrasser une autre mère qui m’en imposerait au besoin par son autorité douce mais grave. Qu’ai-je vu ? Une dame élégamment parée, avec un sourire ravissant, un son de voix musical, si belle et si fraîche, malgré ses longs chagrins, si jeune, en un mot, malgré ses