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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/15

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avec la ville natale, mais il n’en a que trop diminué le nombre. Salut aux tombeaux qui renferment maintenant tout ce que nous avions de plus cher et de plus sacré sur la terre !… Et vous, derniers amis de celui qui ne vous serre plus la main qu’en passant, lorsque le souvenir de nos jeux d’enfants vous rappellera son nom, ne lui enviez ni les plaisirs, ni les honneurs de la grande cité ; il n’est pas de plaisirs ni d’honneurs qu’il ne donnât volontiers pour quelques heures de cette enfance si heureusement passée auprès de ceux qu’il ne reverra plus dans ce monde.

On se rappelle que madame Ventairon, la sœur de madame Babandy, avait un fils dont il était question dans toutes les lettres d’Odille que nous avons citées. Paul Ventairon a maintenant vingt-deux ans. C’est un des jeunes gens les plus distingués de la ville ; il a fait de bonnes études, il est déjà reçu avocat, et depuis son retour de l’école d’Aix, il travaille dans le cabinet de M. Honoré Clair, le Gerbier d’Arles, qui est aimé de tout le monde et même des avoués, quoiqu’il ait la mauvaise habitude de ne se charger d’un