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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/155

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l’espoir de me voir un jour marguillier de Mouriès ou de Maussane. Lisons cependant sa lettre. Je parie qu’après m’avoir bien prêché, elle m’annonce en postcriptum un nouveau témoignage pécuniaire de sa partialité pour moi :

« Mon cher Michel, ce n’est pas sans un vif chagrin que nous apprenons que tu as quitté tout-à-fait tes études de notaire pour faire des pièces de théâtre, des journaux et autres inventions du diable. Voudrais-tu me faire regretter de l’avoir préféré à tous mes neveux et à toutes mes nièces pour te donner une éducation dont tu ne ferais usage que pour ta perdition éternelle ? J’espère que ma lettre n’arrivera pas trop tard pour t’ouvrir les yeux sur l’abîme où tu vas te jeter en courant après un feu follet de vaine gloire. Rentre dans la bonne voie, mon enfant, et puisque Dieu t’a donné de l’esprit, ne sois pas assez ingrat pour le faire servir au triomphe de Satan. Je ne voudrais pas te reprocher ce que tu m’as coûté, mon cher Michel, mais rappelle-toi que tout ce que je possède me vient d’un