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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/175

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pour me guider dans la dernière crise de ma vie.

Vous souvenez-vous par quelle invention obligeante vous me sauvâtes d’une des scènes affreuses qui m’attendaient à la maison lorsque je me hasardais à aller secrètement voir une amie, assister à quelque fête, ou recevoir une leçon de danse ? Je ne l’ai pas oublié, moi, et vous fîtes même intervenir votre mère dans cet officieux mensonge, le seul peut-être qu’elle ait à se reprocher, la vertueuse femme ! Malheureusement ma marâtre ne manquait pas de prétextes pour me punir ou m’humilier, et, tout en prétendant qu’elle voulait, pour mon bien, me corriger de l’orgueil qui faisait en effet, j’en conviens, le fond de mon caractère, il n’était sorte de vils traitements auxquels je ne fusse condamnée. Moi qui revenais d’une pension où j’avais pris la robe de demoiselle, je me voyais réduite à être la servante de celle qui avait été la servante de ma mère. Mon père, complice malgré lui de ses mauvais traitements, ne s’apercevait pas que cet orgueil qu’on voulait ainsi étouffer sans ménagement ne faisait au contraire que