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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/19

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Au moment où elle était encore un peu indécise, elle reçut de madame Babandy une lettre qui trancha toutes ses hésitations.

« Ma chère sœur, lui disait Odille, il me semble que nos lettres deviennent trop rares. Les années auraient-elles refroidi notre amitié ? J’espère bien que non pour ma part. Dans cette vie absorbante de Paris, chaque année efface peut-être, je le crains, quelques souvenirs du pays natal ; mais il en est un que je retrouve toujours le même dans mon cœur, celui de ma tendre reconnaissance pour toi. — Continuez à vous aimer, — ce furent les dernières paroles de notre bonne mère. Aucune des amies que j’ai à Paris, si ce sont des amies, ne peut invoquer pour elle ces paroles sacrées. Je sais, hélas ! que j’ai besoin de te renouveler cette protestation, car certaines personnes, ne pouvant concevoir mon espèce de métamorphose tout extérieure de pauvre demoiselle d’Arles en grande dame parisienne, t’auront dit que je n’étais plus la même. Ces certaines personnes seraient bien surprises si on leur prouvait que ce sont elles qui ont mis entre nous la