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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/205

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promirent d’unir leurs efforts aux miens pour obtenir de mon père qu’il fît fléchir son préjugé aristocratique en faveur de la violence de ma passion et de la sagesse de celle que j’aimais. Malheureusement ces négociations ne sont arrivées à bien que depuis huit jours, et lorsque je suis revenu tomber aux pieds de Maria, j’ai trouvé, comme je vous l’ai dit, que je n’avais plus d’autres droits sur sa main que ceux que me laisse son indécision entre un établissement en Angleterre et un établissement en France.

En ce moment, quelques personnes firent invasion dans le boudoir et interrompirent la confidence moitié bouffonne, moitié sérieuse, de M. Bohëmond de Tancarville. « Voilà mon nouveau rival, dit-il, et je dois, par courtoisie, aller me faire secouer la main. » En effet, il s’approcha de lord Suffolk. Anglais à la taille haute, à la figure sérieuse, qui estropiait notre langue avec une imperturbable assurance, ne se donnant pas la peine de chercher ses mots ni de revenir sur une bévue. Pendant que les deux rivaux causaient ensemble, mademoiselle Maria entra elle-même,