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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/239

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qu’ils font de la langue que Dieu leur a donnée, tantôt pour séduire une pauvre femme, tantôt pour la calomnier !

Lucile put se livrer à toute l’énergie de son indignation, devant madame Babandy, sans être interrompue. Accablée de ce qui lui était raconté sur la vraie cause du duel de Paul, s’accusant d’avoir mis en danger la vie du fils de sa sœur, sentant plus amèrement que jamais l’injustice du monde à son égard, mais sans pouvoir se dissimuler qu’elle avait peut-être trop facilement pardonné à ce monde cruel, et accepté un peu légèrement son injurieuse indulgence, à condition qu’il ne la repousserait pas de ses frivoles plaisirs, Odille ne put résister à la lutte de ses émotions. Elle s’évanouit pendant que Lucile déclamait encore. Il fallut la transporter dans son lit ; elle y demeura près de six semaines avec une fièvre nerveuse, dont, plus d’une fois, les crises alarmèrent son médecin.

Dans ses douleurs les plus vives, madame Babandy s’inquiétait bien plus de son neveu que d’elle-même. Chaque jour elle envoyait demander un bulletin de son état. Heureuse-