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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/243

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surtout était excellent. Le docteur exerçait sa profession en conscience, n’ordonnant la diète et les tisanes qu’en citant ses auteurs, sans aucun calcul de lésinerie. Il n’avait point de répugnance à admettre ses confrères auprès de ses pensionnaires, et les invitait même volontiers à diner ; bref, c’était un septuagénaire fort aimable, qui riait volontiers, quoique quelques personnes l’accusassent, s’il faut tout dire, d’être ce qu’on appelle un faux bonhomme, dont la gaieté goguenarde plaisait surtout aux vieux garçons et aux vieilles filles. Il avait conservé le goût des expériences chimiques et de l’anatomie comparée, disséquant plus que jamais les animaux, depuis que l’âge ayant privé ses mains de leur souplesse et de leur dextérité, il s’abstenait consciencieusement de toute opération sur l’homme.

Dans cette retraite qu’il s’était ainsi ménagée au déclin de sa vie, le docteur Valésien quittait aussi quelquefois les armes de l’arsenal chirurgical, pour prendre la plume et rédiger des mémoires anecdotiques dont quelques lectures confidentielles préparaient le succès. Chaque nouvel hôte de sa maison