Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/244

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était interrogé par lui avec une curiosité qui eût paru bien minutieuse, si les médecins n’avaient l’art de persuader à leurs malades qu’ils ne doivent rien ignorer de leur histoire pour connaître leur tempérament. Les duels n’étant pas la partie la moins dramatique des mémoires d’un médecin, le docteur Valésien ne négligea pas de confesser Paul sur tous les incidents qui avaient précédé sa rencontre avec M. de Tancarville ; il écouta avec un intérêt marqué toutes les confidences du blessé, et, sans s’expliquer autrement, hocha plus d’une fois la tête avec son air d’ironie accoutumé, comme s’il eût trouvé la cause du combat bien légère ; mais Paul ne vit dans ce hochement de tête expressif que la désapprobation habituelle de tous les vieillards, dont la sagesse ne comprend pas qu’une balle soit un argument. Du reste le docteur Valésien prouva que son nouveau pensionnaire l’intéressait réellement ; il mit à son service la garde la plus intelligente, assista à tous les pansements de sa blessure, et exigea qu’on lui rendît compte des moindres symptômes à toute heure du jour et de la