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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/287

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quittai avec la réflexion d’un homme mûr, n’ayant plus honte d’avouer que des goûts simples, l’amour du repos et d’une obscure médiocrité, la vraie philosophie enfin, m’appelaient à goûter le vrai bonheur dans le cercle circonscrit de la vie de famille.

Rentré dans la carrière civile, quelque intérêt que je prisse comme citoyen aux affaires de mon pays, je n’étais guère propre à figurer activement dans le drame de cette politique militante, qui se nourrit de haine, de colère, de vengeance et de toutes les mauvaises passions. Je me croyais à l’abri de toutes les révolutions dans mon impartialité philosophique, et j’aurai bien ri de la sorcière qui, après avoir prédit à deux de mes camarades de régiment qu’ils mourraient l’un général, l’autre évêque, m’aurait révélé l’avenir à mon tour en me disant que je serais successivement un conspirateur de caserne et un chef de bandits… J’ai cependant été l’un et l’autre… heureusement c’est en conservant, j’espère, toute l’indépendance de mes opinions et toute ma moralité. Hélas ! consolation triste et quelque-