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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/367

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possible que celui qui l’a tant aimée ne vienne lui offrir que les adieux d’une séparation éternelle en réparation de douze années de deuil et de calomnies ! Ah ! sans doute il accorde malgré lui plus qu’il ne le pense au réveil de ce premier amour que n’ont pu étouffer une si longue absence et les consolations de la belle créole.

Pendant que Paul se livrait à ces conjectures, l’heure fixée pour cette singulière entrevue était sonnée ; il monta donc au kiosque, et là il attendit encore dix minutes avec un battement de cœur qui redoubla lorsqu’il vit s’arrêter au tournant de la route une voiture d’où descendit le prétendu M. de l’Étincelle, accompagné du général Mazade. Ils avaient à peine mis pied à terre que la porte était ouverte. Paul entendit le général dire à son ami : — Eh bien ! ta fermeté t’est-elle revenue ? irai-je à ta place ? iras-tu seul ? ou dois-je attendre ?

— Tu m’attendras, Mazade, lui fut-il répondu… Paul, votre tante peut-elle recevoir M. de l’Étincelle ?

— Elle s’y prépare depuis hier, dit Paul.