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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/67

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j’étais à moitié marié, c’est elle qui est ma femme.

— Et c’est contre cette divinité que vous allez réclamer le divorce, ou invoquer un prétexte de nullité ? demanda Paul.

— Oui, monsieur, à moins qu’elle ne consente enfin à la consommation de notre union.

— Quoi, vraiment ! Votre histoire est curieuse.

— Nous sommes à la péripétie, continua M. Bohëmond de Tancarville. Une fois amoureux de ma danseuse, je ne tardai pas à me faire présenter chez elle, et c’est là que je connus M. Théodose d’Armentières ; il était mon rival. Si une danseuse n’était pas un peu coquette, quelle femme le serait ? La nôtre ne s’en cachait pas, et, avec un art infini, elle opposait sans cesse ses deux soupirants l’un à l’autre, de manière à leur faire perdre la raison à tous deux. Pour moi, je ne conservai pas la mienne long-temps, et quand ma divinité pensa que j’étais aussi fou que M. d’Armentières, et M. d’Armentières aussi fou que moi, elle nous déclara que, fort