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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/68

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indécise entre nous, elle choisirait celui qui lui prouverait qu’il l’aimait de la passion la plus vraie. — Je n’ai plus qu’une ambition, dit-elle ; je ne veux pas d’amant, je n’en ai jamais eu et je n’en aurai jamais ; mais je veux un mari : voyez, messieurs, si vous me croyez digne de porter votre nom. M. d’Armentières chercha son chapeau et se retira, me prenant à témoin pour déclarer qu’il ne battait en retraite que parce qu’on lui demandait une chose impossible. Je ne cache pas que cette retraite occasionna un peu de dépit à notre princesse. Si j’étais un fat, je refuserais d’avouer que M. d’Armenlières est d’un extérieur plus avantageux que moi ; mais j’ai ce qu’il n’a pas ; je veux dire, pour ne parler que de ce qui flatte encore la vanité d’une femme malgré la révolution de 183o, je veux dire que M. d’Armentières n’est qu’un gentilhomme de robe, et que mon frère m’ayant cédé son droit d’aînesse devant les hommes, pour ne le garder que devant Dieu, je suis aujourd’hui l’héritier d’un titre de marquis ; or, comme disait un jour mon père en parlant de moi, si mon fils