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Page:Pierre Corrard - Par les Femmes, 1902.pdf/318

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PAR LES FEMMES.

VI

Victor Maury habitait dans une modeste maison de la rue Saint-Jacques. Il vivait là, avec sa femme et ses enfants, un garçon de quelques mois et une fillette de trois ans.

Ce fut une femme de ménage qui ouvrit à Jacques du Banton et qui l’introduisit dans le salon. La pièce ainsi dénommée était petite, simple, d’une extrême simplicité. Un mobilier sombre de chêne la décorait, un de ces mobiliers qu’on a l’habitude de voir à l’étalage des brocanteurs. Pas un objet d’art, pas un objet de luxe. La fenêtre s’ouvrait sur une cour, où l’on entendait chanter des cuisinières, et leurs chansons qui parlaient de printemps et d’amour, de soleil et de joie, semblaient comme autant d’ironies dans ce coin noir et triste, où ne pénétrait qu’à peine la clarté du jour.

Tout ce que Jacques avait sous les yeux sentait la pauvreté, et disait bien haut que si Victor Maury était parvenu, grâce à un tra-