Aller au contenu

Page:Pierre Corrard - Par les Femmes, 1902.pdf/325

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
323
PAR LES FEMMES.

Et tout haut, poursuivant son jeu :

— Mon cher Victor, je vois que tu ne fais que réaliser aujourd’hui tes rêves d’autrefois. Eh bien ! — et cela va t’étonner — dégoûté d’une fortune honteuse, d’autant plus lourde qu’elle est plus considérable, et voulant racheter les fautes que j’ai commises, je me propose le même but que toi, le soulagement des misères de ce monde, mais par des moyens différents : nous n’avons jamais eu les mêmes opinions politiques. Tu veux une république sociale. Je te répondrai avec Bastiat que le socialisme, c’est le despotisme incarné. Non, là n’est pas, je crois, le bonheur du peuple. Ah ! si tous les hommes étaient comme toi, sans doute ! Malheureusement les apôtres des doctrines que tu défends si brillamment, si généreusement, avec tant de sincérité, ne sont le plus souvent que de vils ambitieux, habiles rhéteurs, odieux politiciens, dont le moindre souci est certainement ce bonheur du peuple, notre noble idéal. Non, je rêve, moi, une monarchie édifiée sur des bases nouvelles, une monarchie où ne se retrouverait plus aucun des privilèges révoltants de l’ancien régime, mais qui en aurait la force à l’intérieur, le prestige à l’extérieur, deux qualités néces-