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Page:Pierre Corrard - Par les Femmes, 1902.pdf/327

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PAR LES FEMMES.

mon passé, l’étouffer, l’oublier, ah ! si c’était possible !

— Mais rien n’est plus facile, ce me semble.

— Hélas !… Pas si facile que tu le crois. J’ai laissé derrière moi tant de vestiges de mon odieuse conduite.

Victor sourit et demanda :

— Sont-ils si nombreux, ces vestiges ?

Jacques, lui ayant fait signe de s’approcher comme pour une confidence, murmura mystérieusement :

— Tu es mon ami, Victor : je n’ai rien à te cacher. Quelque pénible que soit l’aveu que je te vais faire, il me sera doux de m’épancher en toi.

Et il lui raconta, sans omettre un détail, avec une sincérité touchante, la première opération d’argent qu’il avait faite. Il lui dit comment il avait imprudemment laissé tout un dossier accablant pour lui entre les mains de sa victime, etc… etc.

Tandis qu’il parlait, apparemment en proie à une émotion violente, le visage de Maury s’épanouissait.

— Quelle joie ce serait pour moi, conclut Jacques en terminant, de rentrer en possession