Page:Pierre Corrard - Par les Femmes, 1902.pdf/334

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
332
PAR LES FEMMES.

ton, pour faire éclater la vérité, mais ce mot il répugnait à Victor de le prononcer et Jacques savait bien qu’il ne le prononcerait pas. Ainsi, l’audace et la fourberie escomptaient la générosité et le scrupule.

Cependant la bande de Jacques, les Crapulets, Berckems et Cie, ne se tenaient plus de joie. Ils jubilaient et se frottaient les mains.

— Nous lui en avons bouché un coin, à ce philanthrope ! Voilà ce qui s’appelle manœuvrer !

Madame la duchesse de Valcerte était dans le ravissement. Jacques, son Jacquot bien-aimé, allait être élu à une forte majorité : le duc le présenterait aussitôt au Jockey, il s’y était engagé. La vieille amoureuse, dans son zèle inlassable à satisfaire son amant, lui avait trouvé pour second parrain le prince de Radigal. Elle ne doutait plus du succès final et son jeune hidalgo lui apparaissait déjà dans tout le rayonnement du triomphe, éblouissant de gloire. Elle ne l'appelait plus que « mon bel astre » ou bien encore « mon divin soleil » : ce n’était plus de l’amour qu’elle avait pour lui, c’était de l’adoration.

En feuilletant une liste portant les noms des représentants de la nation, elle avait