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Page:Pierre Corrard - Par les Femmes, 1902.pdf/340

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PAR LES FEMMES.

VIII

On était à la veille des élections législatives. Jacques du Banton était allé présider un dernier banquet dans les environs. Pour la dernière fois avant le scrutin, il avait pris la parole et les applaudissements, dont sa péroraison avait été couverte, lui promettaient un nombre de voix considérable. La journée du lendemain s’annonçait, non pas seulement comme une victoire certaine, mais encore comme un triomphe éclatant.

Jacques revenait en victoria par une belle et claire soirée d’été au château de Rosbec. L’air était tout imprégné du parfum des fleurs ; dans les prés les grillons chantaient. Un souffle léger frissonnait dans les feuilles des peupliers, plantés de place en place sur le bord de la grand’ route, comme des géants impassibles. Sur une colline, couverte de sombres sapins, la lune semblait avoir