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Page:Pierre Corrard - Par les Femmes, 1902.pdf/349

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PAR LES FEMMES.

fauves, s’observèrent : l’un, froid, hautain, dédaigneux ; l’autre, écumant, les lèvres frémissant de colère.

Tout à coup, le vieux se précipita vers le bureau.

— Je veux venger ma fille ! clama-t-il.

— Je vous en supplie, remettez à demain votre vengeance. Je suis horriblement fatigué et je dors debout.

Le vieillard eut un rire satanique :

— Ha !… ha !… Je m’en vais vous coucher, Monsieur, et dans un lit où vous reposerez en paix !

Disant ces mots, il ouvrit un tiroir et en tira un revolver.

Devant cet argument imprévu et brutal, le flegme du jeune homme s’évanouit. Il pâlit.

— Vous ne ferez pas cela !

— Compte que je vais me gêner. Je vais te tuer comme un chien !

— Barnesse ! Calmez-vous !… Vous êtes fou !

— Tu trembles, fripouille ! Ton heure est venue d’expier tes crimes !

D’un bond, Jacques s’élança sur son adversaire et lui arracha l’arme qu’il tenait dans ses doigts crispés.