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Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/117

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CHANT TROISIÈME.

« Le ciel leur est soumis ; et ces astres paisibles,
« Des sévères destins confidents inflexibles (10),
« Pour eux, de la nature interrompant les lois,
« De l’Olympe obscurci descendent à leur voix.
« Viens-tu de la science apprendre le mystère ?
« Le prêtre saint en est le seul dépositaire :
« Obtiens que son esprit descende jusqu’à toi ;
« Crois sans examiner : la science est la foi.
« Sois soumis, il suffit : le front dans la poussière,
« Que ta raison superbe attende la lumière,
« Et que sur toi Brama la répande à grands flots. »
      Pontife, répondit le sage de Samos,
Tu veux me commander, et ne veux pas m’instruire.
Sans doute que du ciel la vérité doit luire ;
Mais, si tu la comprends, de quel droit prétends-tu
Subjuguer mon esprit sans l’avoir convaincu ?
Le droit d’interroger les temps et la nature
Est le plus beau présent fait à la créature ;
L’honneur d’avoir ravi le céleste flambeau
Est du génie humain le titre le plus beau.