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Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/118

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L’ASTRONOMIE.

Non, le ciel, pour venger sa lumière empruntée,
N’a jamais au Caucase enchaîné Prométhée(11) :
Le ciel n’est point jaloux de ces nobles succès
Qui nous le font bénir, et qui sont ses bienfaits.
Le crime est dans l’orgueil du prêtre qui l’outrage,
Qui veut de ma raison m’interdire l’usage,
Consacrer l’imposture, et, la foudre à la main,
Le bandeau sur les yeux, guider le genre humain.
Celui qui m’a créé pouvait aussi sans doute
M’interdire ce bien qu’on veut que je redoute.
Si ma faible raison n’est qu’un guide trompeur,
Qui m’égare, a-t-il droit de punir mon erreur ?
Il m’a dit : Sois doué d’une céleste flamme,
Élève jusqu’à moi ta pensée et ton âme ;
Sois libre pour choisir, et, dans ta liberté,
Marche vers la justice et vers la vérité.
J’obéis, et d’un cœur respectueux, sincère,
Je cherche à le connaître, et j’aspire à lui plaire.
Je viens des murs d’Athène aux rives de l’Indus
Consulter la science, admirer les vertus,