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Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/266

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L’ASTRONOMIE.

« Que sa marche révèle à la vue attentive
« Du centre plus distant la force moins active. »
Il dit, il part : Godin, Bouguer, vont sur ses pas
Chez les fils du soleil affronter les frimas ;
La neige est sous leurs pieds, la flamme est sur leurs têtes ;
Les Andes les verront, défiant les tempêtes,
Élever leurs signaux sur les rochers déserts,
Et soumettre au compas le nouvel univers.
Hélion a neuf fois, sur ces rives sauvages,
Traversant l’équateur, ramené les orages ;
Neuf fois il a revu, de leurs tubes armés,
Ces enfants de l’Europe à leur tâche animés.
Quels périls lasseraient leurs efforts, leur constance ?
Sur un mont où le feu s’ouvrit un gouffre immense,
La Condamine, seul, dans la nuit égaré,
Hasardait sur la glace un pied mal assuré.
Point de guide au ciel même, et la mort l’environne :
Le sentier est glissant, le cratère bouillonne :
Partout le précipice, et, dans ce lieu d’horreur,
Aucun asile au loin ne s’offre à son malheur