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Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/267

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CHANT SIXIÈME.

Il se sent pénétré par l’humide nuage ;
Le givre à coups pressés sillonne son visage ;
La flamme tour à tour vient éblouir ses yeux,
Retombe au fond du gouffre ou s’éteint dans les cieux,
Et le laisse éperdu dans l’horreur des ténèbres.
Adieu France, famille, amis chers et célèbres :
Oh ! qu’un trépas stérile est amer loin de vous !
Daignez, daignez sur lui jeter un œil plus doux,
Cieux, qui fûtes toujours son étude chérie ;
Sciences qu’il servit, postérité, patrie,
À ce Pline nouveau luttant contre la mort
Donnerez-vous des pleurs, apprendrez-vous son sort ?
Dieux ! que vois-je ? perçant les ombres redoutables,
Des gémeaux fabuleux les astres secourables
Brillent à l’orient : « Voilà, voilà Castor,
C’est lui, je vois son frère, et c’est ici le nord.
Le nord : de ce côté la pente est moins perfide. »
Il dit, marche à pas lents, suit l’astre qui le guide ;
Et le soleil enfin qui frappe ces sommets
Le rend aux compagnons de ses nobles succès (1).