Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/281

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
263
CHANT SIXIÈME.

Notre âge a vu briller ces merveilles savantes,
Notre âge qu’ont troublé les discordes sanglantes,
La colère des rois parcourant l’univers,
Et les peuples émus, s’agitant dans leurs fers.
C’était peu que de Mars la fureur impunie
Renversât dans Manheim le temple d’Uranie,
Dans Copenhague en feu, du haut de ses vaisseaux,
Nelson d’un astronome a détruit les travaux (10).
Ce fut au bruit des vents déchaînés sur nos têtes,
Quand la foudre appelait les publiques tempêtes,
Quand le sol ébranlé s’entr’ouvrait sous nos pas,
Que Delambre et Méchain, armés de leur compas,
Des sables de Dunkerque aux rivages de l’Èbre,
Sur la terre marquaient cette ligne célèbre
Qui du globe inégal mesure les degrés :
Tel aux yeux des humains, par lui-même éclairés,
Hermès gravait jadis, de sa main immortelle,
Le type des grandeurs sur la pierre fidèle ;
Mais d’un art plus parfait empruntant le secours,
Nos savants bienfaiteurs l’ont fixé pour toujours,