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Page:Pilot - Chartreuse de Prémol, Drevet, 1882.djvu/80

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Etat primitif de la Communauté.

Dans l’origine, la maison de Prémol n’eut d’abord, pour le service de l’église et la direction spirituelle de la communauté, qu’un seul religieux prêtre, qualifié de chapelain, recteur, vicaire ou supérieur.

À cette époque, des hommes animés d’un esprit d’abnégation, et des personnages distingués, les uns, par un rare mérite, d’autres, par des qualités réelles autant que par leur naissance, quittaient le monde et embrassaient, comme simples religieux, la vie monastique. Ils se vouaient et se donnaient à Dieu ; aussi étaient-ils connus sous les noms de donnés et de convers. Ces frères convers s’occupaient généralement du temporel de la maison ; à proprement parler, ils étaient les régisseurs des biens du monastère. Pour donner une idée de la haute estime qu’on avait pour ces convers, et la considération dont ils jouissaient, il suffira de dire que Thierry, fils naturel de l’empereur Frédéric Ier Barberousse a été convers de la Chartreuse de la Silve-Bénite, et qu’il fut employé, en des circonstances difficiles et délicates, comme médiateur, soit auprès de la cour de Rome, soit près de l’empereur d’Allemagne et d’Henri II, roi d’Angleterre[1].

Albert d’Echarène, d’une famille de la Savoie, et le

  1. Nous avons recueilli, sur ce convers, de curieux détails que nous pourrons publier dans un travail ayant pour titre : La Silve Bénite.