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Page:Planck - Initiations à la physique, trad. du Plessis de Grenédan, 1941.djvu/186

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les lois d’un mouvement que l’observation microscopique de toutes les parties d’un tableau à donner une idée de l’ensemble. Pour arriver à trouver une loi valable il faut bien plutôt considérer le système physique comme un tout. Aussi la nouvelle mécanique considère que tout point du système se trouve, à tout instant, dans tout l’espace qui est mis à sa disposition et cela, non pas seulement en ce qui concerne le champ émanant de ce point et qui rayonne autour de lui, mais encore en ce qui concerne sa masse et sa charge électrique. On le voit, ce qui est en question, ce n’est rien moins que la notion de point matériel, la plus élémentaire de toutes les notions de la mécanique. La position centrale tenue par cette notion doit donc être abandonnée pour des raisons de principe, elle ne pourra subsister que dans certains cas limites. Que va-t-on substituer à cette notion, c’est ce qui ressortira de considérations qui seront le développement de ce qui vient d’être dit. Si le postulat quantique de l’équivalence d’une énergie et d’une fréquence doit avoir un sens univoque, c’est-à-dire indépendant du système de référence d’après le principe de relativité, le vecteur quantité de mouvement doit aussi être équivalent au vecteur fréquence et par suite la valeur absolue de la quantité de mouvement est égale à l’inverse d’une longueur d’onde dont la normale coïncide avec la direction de l’impulsion. Mais, ici il ne faut imaginer aucune onde dans l’espace ordinaire à trois dimensions, l’onde dont il s’agit se situe dans ce que l’on appelle l’espace configuratif dont le nombre de dimensions est celui des degrés de liberté du système. Sa valeur est le double de l’énergie cinétique ou, ce qui revient au même, le carré de la quantité de mouvement totale. Ainsi donc la longueur d’onde est ramenée à l’énergie cinétique, c’est-à-dire à la différence entre l’énergie totale constante et l’énergie potentielle qui est une fonction locale déterminée à l’avance.

Si l’on multiplie la fréquence par la longueur d’onde, on obtient la vitesse de propagation ou vitesse de phase d’une certaine onde dans l’espace de configuration. Cette onde reçoit le nom d’onde matérielle et la substitution des valeurs correspondantes dans l’équation des ondes, telle que la fait connaître la mécanique classique, conduit à