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Page:Planck - Initiations à la physique, trad. du Plessis de Grenédan, 1941.djvu/79

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tition de l’énergie dans le rayonnement noir a été trouvée conforme à l’expérience et encore moins parce que j’ai élaboré une théorie spéciale de ce rayonnement. Si la question est aujourd’hui tranchée, cela est dû au travail infatigable des physiciens qui ont mis le quantum d’action au service de leurs recherches.

Le premier pas dans cette voie fut fait par l’introduction de quanta d’énergie régis par le quantum d’action qui permet d’expliquer très simplement un grand nombre de faits d’observation tels que la règle de Stokes, l’émission des électrons, l’ionisation des gaz[1] ; et que, d’autre part, si l’on assimile, quant à leurs expressions, l’énergie d’un système de résonateurs et celle d’un corps solide, il devient possible de calculer théoriquement une formule de la chaleur spécifique des solides qui donne très exactement la variation de cette chaleur, surtout quand la température s’abaisse[2]. Ce travail attira l’attention sur un grand nombre de questions intéressant des branches diverses de la physique et les recherches qui furent entreprises à cette occasion permirent avec le temps d’accumuler un matériel d’observation abondant et précieux. Je ne puis naturellement pas donner ici une idée, même approximative, de ce qui a été entrepris dans cet ordre d’idées ; je me bornerai donc à retracer les étapes les plus caractéristiques de ce progrès dans les voies de la connaissance en physique.

Et tout d’abord en ce qui concerne les phénomènes chimiques et thermiques, la théorie sur la chaleur spécifique des solides qui repose sur l’hypothèse d’une vibration unique propre à chaque atome a été élargie par Th. von Kármán et M. Born[3], qui ont considéré le cas, plus approprié à la réalité, de plusieurs vibrations propres de nature différente. Enfin Debye, par une hypothèse hardiment simplificatrice concernant la nature des vibrations propres atomiques, est arrivé à établir une formule relativement simple au moyen de laquelle on peut retrouver, avec une exactitude très grande, les valeurs mesurées par Nernst et ses élèves pour les chaleurs spécifiques aux basses températures[4]. Cette formule aussi, chose remarquable, s’accorde bien avec les propriétés optiques et élastiques des mêmes corps. D’autre part, les quanta d’action

  1. A. Einstein : Ann. d. Physik, vol. 17, p. 132 (1905).
  2. A. Einstein : Ann. d. Physik, vol. 22, p. 180 (1907).
  3. M. Born et Th. v. Kármán : Phys. Ztschr., vol. 14, p. 15 (1913).
  4. P. Debye : Ann. d. Physik, vol. 39, p. 789 (1912).