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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/175

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de Tyrtée ; pour Mégille, il en a, je pense, les oreilles rebattues.

MÉGILLE.

Tu dis vrai.

CLINIAS.

Elles ont aussi passé de Lacédémone chez nous.

L’ATHÉNIEN.

Interrogeons donc ce poète tous trois en commun, et disons-lui : Tyrtée, divin poète, tu as bien fait voir ton talent et ta vertu en comblant d’éloges ceux qui se sont distingués à la guerre. Nous convenons avec toi, Mégille, Clinias et moi, que ces éloges sont justes ; mais nous voudrions savoir si tes louanges et les nôtres tombent sur les mêmes personnes. Dis-nous donc : reconnais-tu comme nous qu’il y a deux sortes de guerre ? Je pense qu’il n’est pas besoin d’avoir l’esprit de Tyrtée pour répondre, ce qui est vrai, qu’il y en a deux, l’une que nous appelons tous sédition, et qui, comme nous le disions tout à l’heure, est de toutes les guerres la plus cruelle. Nous mettrons tous, je crois, pour la seconde espèce de guerre, celle que l’on fait aux ennemis du dehors et aux nations étrangères, laquelle est beaucoup plus douce que la première.