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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/217

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mande seulement en général quel effet la boisson produira sur elle ? Et pour te faire mieux entendre le sens de ma question, je te prie de me dire si l’effet du vin n’est pas de donner un nouveau degré de vivacité à nos plaisirs et à nos peines, à nos colères et à nos amours ?

CLINIAS.

Sans contredit.

L’ATHÉNIEN.

Donne-t-il pareillement une nouvelle activité à nos sens, à notre mémoire, à nos pensées et à nos raisonnements ? Ou plutôt le vin, lorsqu’on en boit jusqu’à s’enivrer, n’éteint-il pas en nous tout cela ?

CLINIAS.

Il l’éteint entièrement.

L’ATHÉNIEN.

L’ivresse remet donc l’homme au même état quant à l’âme, que lorsqu’il était enfant ?

CLINIAS.

Précisément.

L’ATHÉNIEN.

Il s’en faut de beaucoup sans doute qu’on soit alors maître de soi-même.

CLlNIAS.

Oui, certes.