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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/391

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à ceux d’une condition obscure. Il y avait, s’il vous en souvient, beaucoup d’autres maximes, et qui se combattaient les unes les autres, parmi lesquelles se trouvait celle [715a] dont nous parlons, et ici nous avons dit que Pindare représente la force comme la justice selon la nature.

CLINIAS.

C’est en effet ce que nous avons dit.

L’ATHÉNIEN.

Parmi tant de prétendants, vois à qui nous confierons notre ville ; car voici ce qui est arrivé une infinité de fois dans plusieurs États.

CLINIAS.

Quoi ?

L’ATHÉNIEN.

Que l’autorité y étant disputée, les vainqueurs se sont tellement emparés de toutes les affaires, qu’ils n’ont laissé aucune part dans le gouvernement aux vaincus ni à leurs descendants, et qu’ils ont passé leur vie dans une défiance continuelle, [715b] appréhendant toujours que si quelqu’un du parti vaincu venait à dominer à son tour, le ressentiment de ses maux passés ne le portât à des actes de vengeance. Or nous n’hésitons pas à déclarer ici que de pareils gouvernements sont indignes de ce nom, et qu’il n’y a de lois véritables que celles qui tendent au bien univer-