Aller au contenu

Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/438

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

la part qui leur sera échue, soient donc au nombre de cinq mille quarante ; j’ai mes raisons pour choisir ce nombre. Qu’on divise en autant de portions la terre et les habitations, en sorte qu’il y en ait autant que de têtes. Qu’on partage ensuite ce nombre en deux, puis en trois ; on peut le diviser aussi par quatre, par cinq, et ainsi de suite jusqu’à dix. Il faut en effet, par rapport aux nombres, que tout législateur sache au moins quel est celui dont les états peuvent tirer les plus grands avantages. Or c’est celui qui a le plus de diviseurs, et surtout de diviseurs qui se suivent. Le nombre infini seul est susceptible de toutes sortes de divisions. Pour le nombre de cinq mille quarante, il n’a pas plus de cinquante-neuf diviseurs, mais il en a dix qui se suivent en commençant par l’unité ; ce qui est d’une grande commodité, soit pour la guerre, soit pour la paix, par rapport aux diverses espèces de conventions et de sociétés, aux contributions et aux distributions. C’est à ceux que la loi chargera de cette étude, d’acquérir à loisir une connaissance exacte de ces sortes de propriétés numériques. La chose au reste est telle que je viens de dire : et il est nécessaire, pour les raisons que j’ai marquées, que le fondateur d’un État soit instruit sur cet objet. Soit qu’on bâ-