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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/439

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tisse une cité nouvelle, soit qu’on en rétablisse une ancienne tombée en décadence, il ne faut point, si l’on a du bon sens, que relativement aux dieux et aux temples à élever dans la ville en leur honneur, quels que soient les dieux ou les démons sous l’invocation desquels on veuille les placer, on fasse aucune innovation contraire à ce qui aura été réglé par l’oracle de Delphes, de Dodone, de Jupiter Ammon, ou par d’anciennes traditions, sur quelque fondement qu’elles soient appuyées, comme sur des apparitions ou des inspirations. Dès qu’en conséquence de ces sortes de croyances, il y a eu des sacrifices institués avec des cérémonies, soit que ces cérémonies aient pris naissance dans le pays, soit qu’on les ait empruntées des Tyrrhéniens, de Cypre ou de quelque autre endroit, et que sur ces traditions on a consacré des oracles, érigé des statues, des autels, des temples, et planté des bois sacrés, il n’est plus permis au législateur d’y toucher le moins du monde. De plus, il faudra que chaque classe de citoyens ait sa divinité, son démon, ou son héros particulier : et dans le partage des terres le premier soin du législateur sera de mettre en réserve l’emplacement nécessaire aux bois qu’on leur consacre et de fixer tout ce qui convient à leur