Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/495

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nière. Il nous reste à instituer le magistrat qui aura une intendance générale sur toutes les parties de l’éducation des jeunes gens de l’un et de l’autre sexe dont nous avons parlé. La loi veut qu’on n’en choisisse qu’un, qui ne doit point avoir moins de cinquante ans. Il faut qu’il ait des enfants légitimes, garçons et filles autant qu’il se pourra, ou du moins faut-il qu’il soit père. Que celui sur qui tombe ce choix, [765e] et ceux qui le font se persuadent qu’entre les plus importantes charges de l’Etat, celle-ci tient sans comparaison le premier rang. Tout dépend des premières semences ; si elles ont été bien jetées, on peut se promettre qu’un jour elles porteront les plus heureux fruits, qu’il s’agisse de plantes, ou d’animaux féroces [766a] ou apprivoisés, ou d’hommes. L’homme est déjà naturellement doux, il est vrai ; mais lorsqu’à un heureux naturel il joint une éducation excellente, il devient le plus doux des animaux, le plus approchant de la divinité : au lieu que s’il n’a reçu qu’une éducation défectueuse ou n’en a eu qu’une mauvaise, il devient le plus farouche des animaux que produit la terre. C’est pourquoi le législateur doit faire de l’institution des enfants le premier et le plus sérieux de ses soins. S’il veut donc s’acquitter comme il faut de ce devoir, il com-