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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/601

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il a très-bien vu aussi que cet orgueil de ne pas vouloir aller habiter chez des étrangers s’applique surtout à Sparte, ou même ne s’applique qu’à elle seule, et que c’est par politesse que l’Athénien prête aussi cet orgueil à Athènes, et qu’il la met à cet égard au premier rang, n’ajoutant Sparte que pour faire entendre sa pensée sans blesser Mégille. Mais Ast ne semble pas avoir compris σοὶ δὲ κατὰ πάντα ἐμμελῶς ἔχει. Il en tend que Sparte et Athènes ne feront pas partie de la colonie de Clinias, mais qu’elles sont bien disposées pour elle, qu’elles la favoriseront en prêtant du secours à Clinias et aux autres fondatenrs. Mais le singulier ἔχει est nue difficulté grave ; Ast croit la résoudre en rapportant ἔχει à Athènes seule ; ce qui est impossible, car ἑκάτεραι précède immédiatement. Il est bien plus simple d’entendre : Nous autres de Sparte et d’Athènes, nous ne pouvons habiter une colonie Cretoise ; cela n’est pas dans les habitudes de dignité de nos deux villes, et de plus il y a trop loin de chez nous à cette colonie ; mais cela te sied bien, à toi qui n’as pas ces deux raisons à donner, qui es Crétois, et qui n’es pas trop éloigné de cette colonie. Σοὶ ἐμμελῶς ἔχει est une phrase absolue comme bene habet.

PAGE 308. — En allant de divisions en divisions.