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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/672

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courageux et endurci au travail. Si nous prétendions porter les choses en ce point jusqu’à la dernière exactitude, comme nous avons fait tout à l’heure ; peut-être ne pourrions-nous y réussir qu’après que chaque citoyen aurait une femme, des enfants, une habitation, en un mot, tout ce qui constitue une famille. Mais en nous bornant à quelque chose de moins parfait, nous aurons lieu d’être assez contents, si [807c] ce que nous allons proposer s’exécute. Je dis donc que ce qui reste à faire à nos citoyens, vivant de la manière que nous leur avons prescrite, n’est ni le plus petit ni le moins important de leurs devoirs, que c’est même le plus grand de tous ceux qu’une loi juste puisse leur imposer. En effet, si l’athlète qui aspire à être couronné aux jeux pythiques ou olympiques, néglige entièrement tous les autres exercices de la vie ; celui qui dirige vers l’acquisition de la vertu tous les soins qu’il donne à son corps et à son âme, est occupé deux fois autant [807d] et même davantage ; il faut que rien d’étranger à son but ne le détourne de donner à son corps la nourriture et les exercices convenables et à son âme l’instruction et les habitudes vertueuses. Tous les moments du jour et de la nuit suffisent à peine à quiconque s’applique à cet objet, pour en acquérir la juste mesure et la perfection.