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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/679

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aussi ses partisans, [810e] qui ne sont peut-être pas inférieurs aux premiers en nombre, ou du moins en mérite. C’est avec ceux-là que tu m’exhortes à affronter le danger, et à marcher courageusement et sans relâche dans la voie de législation ouverte devant nous.

CLINIAS.

Sans doute.

L’ATHÉNIEN.

Je ne nie relâcherai donc point. Je dis que nous avons un grand nombre de poètes qui ont composé en vers hexamètres, en vers ïambes et dans toutes les autres mesures, les Uns des poèmes sérieux, les autres des poèmes badins ; et qu’une infinité de gens soutiennent qu’une bonne éducation doit nourrir les enfants de ces poèmes, les en rassasier, étendre et multiplier leurs connaissances par ces lectures, [811a] jusqu’à les leur faire apprendre par cœur en entier ; et il y en a dans le nombre qui après avoir choisi certains endroits de chaque poète, et rassemblé dans un seul volume des tirades entières, obligent les enfants à s’en charger la mémoire, disant que c’est le moyen qu’ils deviennent sages et vertueux, en devenant savanes et habiles. Tu veux donc que je leur déclare avec liberté en quoi ils ont raison les uns et les autres, et en quoi ils ont tort ?

CLINIAS.

Oui, je t’y engage.