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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/853

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CLINIAS.

Tu as raison, mais explique-nous en quoi ils se sont trompés.

L’ATHÉNIEN.

Nous allons, ce me semble, nous écarter de nos entretiens ordinaires.

CLINIAS.

Il n’y à point à balancer, Étranger. Je comprends que tu crains de t’écarter de notre sujet, qui est la législation, en entrant dans cette discussion ; mais s’il n’y a point d’autre moyen de justifier nos lois sur ce qu’elles disent des dieux, il faut bien, mon cher ami, en passer par là.

L’ATHÉNIEN.

Je vais donc entrer, puisqu’il le faut, dans cette discussion peu ordinaire. Les systèmes qui ont donné naissance à l’impiété ont renversé l’ordre des choses, en ôtant la qualité de premier principe à la cause première de la génération et de la corruption de tous les êtres, et en mettant avant elle ce qui n’existe qu’après elle : de là viennent leurs erreurs sur la vraie nature des dieux.

CLINIAS.

Je ne te comprends pas encore.

L’ATHÉNIEN.

Il me paraît, mon cher ami, que presque tous ces philosophes ont ignoré ce que c’est que l’ame et quelles sont ses propriétés. Ils n’ont pas vu