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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/963

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voies sourdes ou violentes, après une éducation telle que celle qu’il a reçue de nous, sera regardé comme un malade désespéré, et par cette raison condamné à mort, soit qu’il ait été pris sur le fait ou non.

Pour ce qui concerne les expéditions militaires, il y aurait bien des conseils à donner, bien des lois à faire. Ce qu’il y a de plus important est que personne, soit homme, soit femme, ne secoue en aucune rencontre le joug de la dépendance, ni ne s’accoutume dans les combats véritables, ou même dans les jeux, à agir seul et de son chef, mais qu’en paix comme en guerre tous aient sans cesse les yeux sur celui qui les commande, ne faisant rien que sous sa direction, et s’abandonnant à sa conduite dans les plus petites choses ; de sorte qu’au premier signal ils s’arrêtent, ils marchent, ils s’exercent, ils prennent le bain ou leur repas, ils se lèvent la nuit pour monter la garde, pour porter ou recevoir des ordres ; que dans la mêlée ils ne poursuivent personne ni ne reculent devant qui que ce soit, à moins d’un ordre de leur chef ; en un mot qu’ils s’accoutument à ne savoir jamais ce que c’est que d’agir seul et sans concert ; mais plutôt que tous ensemble n’aient toujours et en tout qu’une vie commune. On ne peut, on n’a jamais pu rien trouver de plus beau, de