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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/964

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plus avantageux, de plus propre à assurer à l’État son salut à la guerre et la victoire, qu’un pareil concert : c’est à quoi nos citoyens doivent s’exercer dès l’enfance au sein de la paix, apprenant à commander aux uns et à obéir aux autres. Quant à l’indépendance, il la faut bannir du commerce de la vie, non seulement entre les hommes, mais même entre les animaux soumis aux hommes. C’est à ce but que doivent tendre toutes les danses destinées à former d’excellens guerriers, et tous les exercices propres à donner de l’agilité et de l’adresse ; c’est dans cette vue encore qu’il faut apprendre à souffrir la faim, la soif, le froid, le chaud, à coucher sur la dure, et surtout à ne point affaiblir la force naturelle de la tête et des pieds, en les tenant enveloppés de corps étrangers, et en rendant inutiles par là les cheveux et la peau que la nature a donnés à ces parties pour les couvrir ; car comme elles sont situées aux deux extrémités du corps, elles influent puissamment sur sa bonne ou sa mauvaise disposition, selon qu’on les tient en bon ou en mauvais état. Enfin, les pieds sont faits plus qu’aucun autre membre pour obéir au reste du corps, comme la tête pour commander, puisque c’est en elle que la nature a placé tous nos sens principaux. Tel est l’éloge de là vie militaire qu’il est bon de faire entendre à nos jeunes gens :