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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/132

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ALCIBIADE.

Cela peut-il être contesté ?

SOCRATE.

Voyons, comment pouvons-nous entendre cette vérité de la manière la plus claire possible ? Car, dès que nous l'entendrons bien, il y a grande apparence que nous nous connaîtrons parfaitement nous-mêmes. N'entendons-nous pas bien, je te prie, l'inscription de Delphes, dont nous avons déjà parlé, et le sage précepte qu'elle renferme ?

ALCIBIADE.

Que veux-tu dire par là, Socrate ?

[132d] SOCRATE.

Je m'en vais te communiquer ce que je soupçonne que veut dire cette inscription, et le conseil qu'elle nous donne. Il n'est guère possible de te le faire entendre par d'autre comparaison que par celle-ci, qui est tirée de la vue.

ALCIBIADE.

Comment dis-tu cela ?

SOCRATE.

Prends bien garde. Si cette inscription parlait à l'œil, comme elle parle à l'homme, et qu'elle lui dît : Regarde-toi toi-même, que croirions-nous qu'elle lui dirait ? Ne croirions-nous pas qu'elle lui ordonnerait de se regarder dans une chose dans laquelle l'œil peut se voir ?