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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/20

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ARGUMENT.

la pureté, la grandeur de la vie humaine ; et quand il est éteint, le phénomène intellectuel a péri.

Tel est l’homme, le principe individuel, τὸ αὐτὸ ἕϰαστον, pour le bien connaître il ne suffit pas de le considérer en lui-même, de le suivre dans ses actes et ses applications à tout ce qui n’est pas lui ; il faut le considérer de plus haut, et le rapporter lui-même à son propre principe, à l’essence universelle dont il émane, αὐτὸ τὸ αὐτό.

Ce qui constitue le moi, c’est son caractère de force ou de cause. Or, cette cause, précisément parce qu’elle est personnelle, relative, déterminée, τὸ αὐτὸ ἕϰαστον, et qu’elle agit dans le temps et dans l’espace, est finie, limitée par l’espace et par le temps, et l’opposition nécessaire des forces étrangères de la nature ; elle a ses degrés, ses bornes, ses affaiblissements, ses suspensions, ses défaillances ; elle ne se suffit donc pas à elle-même ; et alors même que, fidèle à sa nature, elle