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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/21

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ARGUMENT.

résiste à la fatalité qui fait effort pour l’entraîner et l’absorber dans son sein, alors même qu’elle défend le plus noblement contre cette fatalité et les passions qui en dérivent, la liberté faible et bornée, mais réelle et perfectible dont elle est douée, elle éprouve le besoin d’un point d’appui plus ferme encore que celui de la conscience, d’une puissance supérieure où elle se renouvelle, se fortifie et s’épure. Mais cette puissance, où la trouver ? Sera-ce à la scène mobile de ce monde que nous demanderons un principe fixe ? Sera-ce à des formules abstraites que nous demanderons un principe réel ? Il faut donc revenir à l’âme, mais il faut entrer dans ses profondeurs. Il faut revenir au moi, car le moi seul peut donner un principe actif et réel ; mais il faut dégager le moi de lui-même pour en obtenir un principe fixe, c’est-à-dire qu’il faut considérer le moi substantiellement, car la substance du moi, comme substance du moi, doit être