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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/662

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tu dis, je serais surpris que tu les connusses autrement. Quoi qu’il en soit, nous ne cherchons point des hommes chez qui [92d] Menon ne pourrait aller sans devenir mauvais : que les sophistes soient de ce caractère, si tu le veux, à la bonne heure. Indique-nous du moins, et rends ce service à un ami de ta famille, de lui apprendre auprès de qui il doit se rendre, dans une aussi grande ville qu’Athènes, pour devenir recommandable dans le genre de vertu dont je viens de te parler.

ANYTUS.

Pourquoi ne les lui indiques-tu pas toi-même ?

SOCRATE.

Je lui ai nommé ceux que je tenais pour maîtres en fait de vertu : mais, si je t’en crois, je n’ai rien dit qui vaille ; et peut-être [92e] tu ne te trompes point. Nomme-lui donc à ton tour quelque Athénien chez qui il doive aller ; le premier que tu voudras.

ANYTUS.

Qu’est-il besoin que je lui nomme quelqu’un en particulier ? Il n’a qu’à s’adresser au premier Athénien vertueux : il n’en est aucun qui ne le rende meilleur que ne feraient les sophistes, s’il veut écouter ses avis.