Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/856

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conséquent il ne peut guère avoir reçu des présents considérables. Il y a un autre Isménias, antérieur au précédent, qui, à l'époque de l'occupation de la citadelle de Thèbes (ol. 99, 3) par les Lacédémoniens, était à la tête du parti opposé, et qui pour cela fut mis à mort, selon Xénoph., Hell. II, 2, 25, 36. Ce même Xénophon nous raconte, III, 5, 1, que Ti-thraustès, pour opérer une diversion contre les Lacédémoniens, qui lui faisaient alors la guerre en Asie sous Agésilas, avait envoyé cinquante talents d'argent à Thèbes, à Corinthe et à Argos, dont Isménias, qui nous occupe maintenant, reçut une partie. Dans la guerre que les manœuvres de Tithraustès excitèrent, Isménias commanda les Thébains, selon Diodore, XIV, probablement dans l'an 2 de la 96e ol. Et c'est là l'événement auquel Platon doit faire allusion, si la somme qui pouvait être échue à Isménias de ces cinquante talents, n'est pas trop petite pour justifier l'expression proverbiale des richesses de Polycrate. Quoi qu'il en soit, nous avons ici un de ces anachronismes que Platon n'a pas toujours évités : Socrate parle d'un événement qui n'est arrivé qu'après sa mort. Il s'ensuit en même temps que νεωστὶ se rapporte à l'époque de la composition du Menon, ce qui s'accorde parfaitement avec la place que nous avons donnée à ce dialogue, pourvu