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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/857

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qu'on ne prenne pas trop à la rigueur ce terme νεωστὶ.

Remarquons que ces conclusions de Schleiermarcher, relativement à l'anachronisme commis par Platon et à l'époque précise de la composition du Menon, reposent sur une explication que Schleiermacher lui-même ne donne: pas comme parfaitement satisfaisante. Aussi Socher attaque-t-il ces conclusions dans leur base, qui lui paraît inadmissible; car il est clair qu'il faut une grande somme reçue pour justifier cette expression ; les richesses de Polycrate. Quelle somme reçut Isménias pour sa part? Xénophon dit que Tithraustès envoya en Grèce cinquante talents. Or, de partageants, il y avait, au rapport du même Xénophon, à Thèbes, Androcidas, Isménias et Galaxidoros; à Corinthe, Timolaos et Polyanthès; à Argos, Cyclon et les siens. Isménias ne put donc recevoir que la cinquième ou la sixième partie de cinquante talents d'argent, somme à laquelle il est absurde d'appliquer la locution proverbiale. Soeher cite un passage de la République, liv. I, qui panait avoir échappé aux autres critiques, où Isménias le Thébain est donné comme un homme riche et mis sur la même ligne que Périander, Perdiccas et Xerxès. Socher en conclut que l'Isménias du Menon et de la République ne peut être celui de Xénophon, et que l'hypothèse de